CST - ZAC du Quartier Durable Lauragais-Tolosan - Castanet - Tolosan
Travailler sur la ville existante, lutter contre l'étalement urbain, maintenir le caractère agricole du site
2019 / 2019
maître d’ouvrage : VINCI IMMOBILIER
mission : phase offre de la consultation « Concession d’aménagement ZAC du Quartier Durable Lauragais-Tolosan »
étendue : 35,2 ha
date : 2019
équipe :
- Vinci immobilier // Aménageur-Promoteur
- Obras // Architecture-Urbanisme-Paysage
- Soa // Architecture-Urbanisme-Paysage-Agriculture urbaine
Pour se préparer à une dynamique démographique en croissance encore soutenue sur les prochaines années, le Syndicat Mixte d’Etudes de l’Agglomération Toulousaine (SMEAT) a défini un ensemble d’orientations fortes permettant d’accompagner de manière équilibrée le développement résidentiel sur le territoire de la grande agglomération toulousaine. Afin que ce développement puisse toutefois rester maitrisé dans le but de limiter l’étalement urbain et de préserver les espaces agricoles et naturels, la politique de développement de l’agglomération s’est focalisée sur un ensemble de territoires polarisants, en privilégiant en priorité les espaces dont la couverture en termes de transports et d’équipements publics était optimale. Ces préconisations, rassemblées au sein du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), soulignent la position stratégique de la commune de Castanet-Tolosan et son potentiel de développement en tant que pôle secondaire, support d’une densification urbaine mesurée et mixte.
Le grand site objet de la consultation est tout sauf un « vide ». Comme une personnalité singulière de la commune, il a d’abord un caractère, manifeste : c’est un fragment de campagne parmi des extensions urbaines bien plus récentes que le bourg historique de Castanet, une respiration qui met en relation les collines avec le canal du midi et la vallée de l’Hers. Lorsque l’on parcourt vers le sud la route historique de la RD813 ou route de Narbonne, installée en pied de coteau, c’est la première ouverture «verte» suffisamment considérable, depuis Toulouse et Ramonville, pour que l’on se rende compte que le paysage change. D’une certaine manière, le site raconte l’histoire et la nature particulière de la commune, dont le bourg compact, à la manière des bastides historiques de la région de Toulouse, était il y a peu encore un village de campagne, qui organisait le paysage agricole fertile qui s’étend ensuite dans tout le Lauragais. Ici, précisément, on change d’univers, et la présence de ce passé agricole est révélée. Outre ce sens symbolique très fort que donne le site, il est littéralement « plein » d’éléments de paysages dont certains sont remarquables : de grandes étendues qui mettent en valeur le Canal de Riquet, des groupes de beaux arbres par lesquels tout quartier serait heureux d’être ombragé, des canaux d’irrigation, et une structure du sol solide qui témoigne justement de la vocation agricole du lieu.Par ailleurs, la respiration généreuse du site est accessible en bien des points depuis les rues qui desservent l’intérieur des deux quartiers qui la jouxtent au nord et au sud, ce qui suggère aussi des liaisons, à commencer par celle de la RD79 d’ailleurs, un axe aujourd’hui tout aussi important que le fut la route de Narbonne.
L’équipe a proposé un plan alternatif à celui de la commune : Le plan proposé respecte scrupuleusement tous les éléments existants, il cale sa géométrie sur les tracés hérités et les connexions avec les quartiers proches, il s’inspire aussi directement du passé et du caractère agricole des lieux. Le plan proposé conserve bien évidemment, avec une organisation un peu différente, les principes généreux du plan d’origine : la mise en valeur du Canal du midi, les parcours est-ouest du canal à la route de Narbonne, et l’accroche urbaine du pôle intermodal sur la RD813, tout comme la création d’une centralité de quartier regroupant équipement, services et commerces de proximité. L’organisation est juste différente. La stratégie du projet vise à étendre les critères de valorisation foncière aux potentiels agronomiques et à la richesse biologiques des sols. A ce stade, il est donc proposé de dessiner 17 les parcelles privées et publiques et l’implantation des bâtiments de façon à dégager des emprises libres et continues et permettre leur mise en culture professionnelle, vivrière et domestique tout en y préservant l’habitat et la mobilité des espèces végétales et animales. Nature, Architecture et Agriculture sont conçus dans un même dessin général. Ce quartier innovant a vocation à favoriser l’installation de trois agriculteur(trice)s, ce qui porterait l’effectif de la commune de 6 à 9 personnes selon le dernier recensement.