Habiter l’an 2000

ORL - Habiter l’an 2000 - Orly (94), France
traçer, ici & ailleurs, fabrication

2000 / 2000

Habiter l’an 2000
Habiter l’an 2000
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Habiter l’an 2000

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maître d’ouvrage : Ville d’Orly, Conseil Régional Ile de France
organisation du concours : Secrétariat Europan Europe, Ville d’Orly, Région IDF
programme : projet architectural et paysager sur le site «des Vœux» entre ville et Seine, activités, logements, infrastructures
étendue : 30 ha
mission : concours

Le projet se présente selon un récit de neuf chapitres. Neuf chapitres organisés selon une matrice simple, croisant trois mots (temps, nature, habiter) avec trois autres (tracer, ici & ailleurs, fabrication).
Les trois premiers mots-clefs font référence au contemporain. Les trois autres mots clefs sont de l’ordre de la stratégie, d’une intention manifeste. Ce croisement donne leur titre au neuf chapitres : règle, tressage, lieux, imaginaire, fleuve, mobilité, conquête, matière, métissage.
Ce croisement est une méthode, il résume une attitude ; il est aussi une autre manière, avec le projet, de révéler la réalité : trouver pour Orly les mots qui s’éloignent des termes désormais auto référencés (banlieue, périphérie), trouver les mots de son territoire et de son paysage, intégrer dans le dessin les récits de la ville – son histoire et ses histoires -, découvrir finalement un site aux potentiels extraordinaires, faits d’horizons, de clairières et du sol d’une rivière.
«…Tel pourrait être le sol de la ville contemporaine…», assurait Le Corbusier, en 1925, en publiant l’image d’un bord de fleuve où seule la nature apparaissait. Le titre de «sol» aurait pu être accompagné d’un adjectif : retrouvé, reconquis, refondé, ou plus simplement tressé. Proposer une forme seule, un design virtuose, ou même l’idée aujourd’hui géniale et demain cauchemardesque, était ici dangereux : la crise que traversent, à quelques pas de là, le pavillonnaire installé entre les allées de l’ancien parc royal ou les grands ensembles à l’ouverture si bien accueillis, si attendus, posent les questions éthiques de projet. Plus qu’un ensemble de trait ou d’actions à effectuer, on tente ici un tissage de solutions possibles, une texture où se mêlent et s’hybrident des désirs, des récits et des mémoires nécessairement différents et disjoints. Le mot «sol», dans sa simplicité, évoque à la fois la géographie et la matière, l’étendue et le grain, l’expérience sensible du parcours ou le souvenir des paysages survolés. Il constitue probablement l’enjeu principal de l’avenir du site : sa libération ou son tracé volontaire, que l’on évoque qu’à mot couvert, une prudente incertitude qui conduit à priver l’agglomération, aujourd’hui, du contact avec son principal élément géographique, fondateur et magnifique : le fleuve, la Seine.