13 novembre 2019
L’exposition « A dess{e}in », présentée à l’école d’architecture de Versailles jusqu’au 23 novembre 2019, en partenariat avec l’éditeur Desplans, propose une éloge de ces représentations à la main. Y sont présentés les crayonnés d’une vingtaine de concepteurs, échantillon varié balayant les générations, de Jean Castex à Clément Masurier, en passant par Frédéric Bonnet, Diane Berg et Eva Le Roi, preuve que l’attractivité de la poésie issue du mouvement du corps au-dessus d’une feuille blanche ne s’épuise jamais. « Plus que la représentation en elle-même ou son objet, c’est l’acte de dessiner, et au travers lui l’acte de projeter, que l’exposition explore comme autant d’expressions singulières d’une pratique et d’une culture vivante et partagée », décrit l’architecte Guillaume Ramillien, enseignant à l’école d’architecture de Versailles et commissaire de l’exposition, lui-même dessinateur hors pair.
Qu’il soit technique, ultraréaliste ou simplement suggestif, qu’il relève l’existant ou préfigure sa transformation, le dessin fait partie du quotidien des architectes, dont c’est depuis toujours le principal instrument pour concevoir et convaincre. Aujourd’hui, de jeunes maîtres d’œuvre, conscients que la représentation du projet, donc sa transmission, est une problématique intrinsèque à leur pratique professionnelle, ne se contentent plus d’abandonner la question aux logiciels ou à des perspectivistes sous-traitants. Ils se réapproprient l’outil, soucieux d’établir le langage qui sera le plus à même d’exprimer la spécificité de leurs travaux. Construire une écriture graphique est un moyen de se créer une identité de concepteur. Au-delà de leur attrait graphique, leurs dessins originaux, réalisés à la main, à l’informatique ou alliant plusieurs techniques, témoignent d’un intérêt renouvelé pour la représentation du projet d’architecture, d’urbanisme ou de paysage.