22 novembre 2018
Le projet du Hédas, nouvelle promenade urbaine, nominé au Grand Prix national de paysage 2018, est décrit dans ce hors-série comme un paysage en contrebas de la ville rendu aux habitants de tous âges.
Maîtrise d’ouvrage
Société immobilière et d’aménagement du Béarn (SIAB)
Lauréat du projet et paysagiste, architecte conseil
Obras, Jenny Reuillard, architecte-paysagiste
Maître d’œuvre
Groupement Egis
Atelier Villes et Paysages
Quartiers Lumières
Huit opérations ont été soumises à l’appréciation du jury du Grand Prix national du paysage 2018. La relation à l’eau était présente dans presque tous les projets.
Pour Henri Bava, le président du jury, le choix est clair: «Le Grand Prix s’est dégagé par sa dimension territoriale et pour sa gouvernance, qui associe Rouen Ville et Métropole, deux échelles sur le site ample d’anciennes friches industrielles et portuaires» Les élus membres du jury partagent ce point de vue. Pour Christophe Degruelle, président de la Communauté d’agglomération Blois-Agglopolys, «valoriser des projets qui montrent comment les élus peuvent travailler ensemble me paraît aussi la vocation du Grand Prix».
De son côté, Sébastien Giorgis, adjoint au maire d’Avignon, mais par ailleurs architecte et paysagiste, a une vision un peu différente: «Le projet lauréat est un très bel exemple de démarche paysagère dans le cadre de grands projets urbains par la reconquête de berges de fleuves, de friches urbaines, de zones portuaires» Mais il ne cache pas que l’Axe majeur de Dani Karavan à Cergy-Pontoise «méritait au moins un Prix Spécial».
En 2016, le jury avait décerné un Prix Spécial au parc agricole de Vernand (Loire), transformation de la ferme familiale menée par les frères Janin1. Cette année, comme l’explique Henri Bava, «l’idée d’un Prix Spécial a été écartée, afin de mieux mettre en avant le projet qui nous semblait le plus riche, le plus complexe».
Si «le choix d’un projet métropolitain comme lauréat du Grand Prix convient tout à fait» à Sandra Marsaud, députée de la Charente, très attachée à la défense de la ruralité, elle a «beaucoup apprécié deux autres projets proposés: celui du cirque de Navacelles, magnifique site naturel, et celui du quartier du Hédas à Pau […], qui traitait la valorisation d’un patrimoine historique». D’une sensibilité proche, Alain Roussel, vice-président de la Communauté de communes des Vosges côté Sud-Ouest, se demande «s’il ne faudrait pas créer une catégorie spéciale pour les projets en milieu rural, qui ne bénéficient pas des mêmes moyens et qui sont souvent très difficiles à monter». Lui aussi a beaucoup apprécié la valorisation paysagère du site de Navacelles, «naturellement extraordinaire». Pour Alain Roussel, «dans ce territoire de Navacelles, qui est un peu perdu, l’atout est clairement celui du paysage».
L’autre réalisation, qui a donné lieu à un véritable débat au sein du jury, est celui de l’Axe majeur de Cergy-Pontoise, défendu en particulier par Sébastien Giorgis et Ariella Masboungi, Grand Prix de l’urbanisme 2016. «La grande ténacité de Dani Karavan» est saluée par Henri Bava. Cette œuvre rappelle que «ce sont des artistes, des peintres, qui ont inventé le concept et créé le mot paysage», estime Sébastien Giorgis.
Cependant, pour Henri Bava, «ce Grand Prix concentre tous les thèmes – l’eau, l’histoire, la transformation, la préparation de la ville, la culture de la nature… Il montre comment la profession de paysagiste prend sa place dans la fabrication de la ville».